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vendredi 24 juillet 2015

L'ordinateur du Conseil constitutionnel

Le Conseil constitutionnel vient de statuer sur la loi renseignement, celle qui ignore que le Juge judiciaire est le gardien des libertés, pour lui préférer une grosse commission, et celle qui place une boite noire dans vos ordinateur avant, bientôt, de la placer dans votre tête.

Voici la photographie des ordinateurs du conseil constitutionnel

mercredi 22 juillet 2015

Jacqueries, de 1358 à 2015, de Jacques Bonhomme aux sans-dents.

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« En ce temps-là, les nobles tournant en dérision les paysans et les humbles, les désignaient par le terme de Jacques Bonhomme. Aussi ceux qui, en cette année, se comportèrent dans la guerre de manière des campagnards, raillés et méprisés par les autres, prirent ce surnom de Jacques Bonhomme et perdirent l’appellation de paysans : c’est sous ce nom que les travailleurs de la terre furent désignés par la suite, tant en France qu’en Angleterre. Mais, ô douleur ! beaucoup de ceux qui à ce moment en plaisantaient en furent victimes par la suite. En effet, beaucoup périrent plus tard misérablement de la main des paysans, tandis qu’un grand nombre de paysans furent massacrés par quelques nobles et virent en représailles leurs villages livrés aux flammes […]. Et une autre détresse persista : il en alla de même autour de Paris. En effet, aucun noble n’osait se montrer hors des châteaux forts ; car si les paysans l’avaient aperçu ou qu’il fût tombé entre leurs mains, ou bien il aurait été massacré, ou bien il n’en aurait échappé que fort malmené. Les paysans prirent tant de force qu’on pouvait les estimer à plus de cinq mille, recherchant les nobles et désireux de les supprimer avec leurs femmes et leurs enfants. Mais cette entreprise monstrueuse ne dura pas longtemps ; elle cessa de soi-même, ce n’est pas Dieu qui y mit fin […]. Car, ceux qui au départ s’étaient lancés dans cette affaire par amour de la justice, et parce que leurs seigneurs, loin de les défendre, les opprimaient, descendirent à des actes vils et abominables ; à ce que l’on rapporte, ils se livraient à des violences contre les nobles dames, massacraient les petits enfants nobles innocents, volaient les richesses, et s’habillaient, ainsi que leurs paysannes de femmes, avec trop de soin. Ainsi ces mauvaises actions ne pouvaient se perpétuer longtemps. Ce n’était pas décent. Les chevaliers les nobles refaisant leurs forces et désirant se venger s’unirent fortement et parcourant les campagnes boutèrent le feu à la plupart des domaines ; ils égorgèrent misérablement les paysans, les traîtres comme les autres, dans leurs demeures ou occupés à travailler les vignes ou les champs […].

mardi 21 juillet 2015

Collapsus postal

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La Poste, vaste débat…
Chacun a son histoire de facteur ou de factrice, d’erreur, de grève, d’absurdité parfois.
J’ai pour ma part une difficulté, lancinante, revenant jour après jour, comme un herpès postal contre lequel il semble que l’on ne puisse rien faire, rien.
Déjà pour être certain de disposer du courrier, il paraît préférable d’avoir une boîte postale, ce qui signifie que c’est le client qui fait le facteur et va chercher son courrier.
Vous ouvrez avec une clé un casier contenant votre courrier et vous le récupérez.
Derrière ce casier, à usage du personnel distribuant, se trouve une étiquette avec votre patronyme et, en l’espèce, le mien et celui de mon associée.
La difficulté est qu’il y a au barreau de Marseille deux avocats portant le même patronyme, un homme et une fille.
Donc, de manière répétée et constante, nous trouvons dans notre boîte postale du courrier destiné à un confrère disposant lui-même d’une boîte au même endroit.
À chaque fois, nous le remettons personnel en demandant, simplement que soient précisés sur l’étiquette de derrière le prénom pour que l’erreur ne se reproduise pas, c’est un petit bureau dit « Pro »
À chaque fois, le personnel émet un soupir de grande compréhension, désolé, confus en assurant transmettre cette demande, a priori raisonnable.
Mais peut-être, une fois la clientèle partie, le bureau de poste destiné aux professionnels rentre t- il dans une quatrième dimension car, voyez-vous rien ne change, rien ; et peut-être rien ne changera jamais.
C’est bizarre, quand même, non ?

lundi 20 juillet 2015

L'Avocat qui ne savait plus qui il était.

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Il peut m’arriver de réfléchir quelques secondes (minutes) pour me rappeler le jour que nous sommes.
Ou de chercher longtemps un document qui se trouve sous mes yeux, à moins qu’il n’ait été placé dans un endroit bizarre échappant à toute rationalité.
Il peut m’arriver de porter des chaussettes de couleurs différentes; mais néanmoins approchantes.
Mais enfin, je sais qui je suis.
Tout à l’heure, à la Maison de l’avocat, dans la quiétude des vacations, distribuant le courrier aux confrèrex comme on distribue des bons points j’ai remarqué qu’un destinataire était là, corps présent.
Alors, je lui ai donné en main propre son courrier.
Il m’a dit que c’était gentil, avant même que de le lire.
Et puis me l’a rendu en disant : « C’est pas pour moi ».
Merde ai-je pensé (ben, oui) : j’ai encore confondu les confrères.
Pourtant…
Je lui dis : «  mais enfin, X, c’est pas toi ? »
Il réfléchit un instant et me répond : « oui », un peu confus.
La réflexion philosophique conduit à la bienveillance et à la magnanimité ; aussi je l’ai regardé en souriant et lui ai fait part de ma conviction : c’est peut-être quand on commence à ne plus savoir comment on s’appelle que l’on approche du bonheur.
Aura-t-il été convaincu par cette confraternelle pensée ?

jeudi 16 juillet 2015

Feuille blanche à l'audience des vacations

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Audience des référés en période de vacations.
Vol agité, sauvage même, des robes noires ; moiteur étouffante d’une audience mal réveillée.
L’avocat craint ces audiences souvent interminables.
Se mettre d’habitude dans un coin et réseauter à l’intérieur de ce monde virtuel qui dit pourtant si bien le nôtre, ouverture vers l’extérieur, par-delà les dissimulations, les rigidités, les manipulations et qui finalement construit ainsi la réalité de demain.
Mais, voilà : Smartphone oublié.
Il reste alors, comme autrefois, la feuille blanche et un feutre.
Quelques mots posés pendant que le président égrène les numéros des dossiers, comme on écosse les haricots, en un loto incertain sans nulle quille.
Se dire que l’esprit s’adapte au support qui lui est offert, qu’il en est le maître, s’il veut bien faire cet effort de survie.
J’entends le président : «AO » qui veut dire accord officieux ; est-ce un MARC ou pas ?
J’entends encore : vous faites une IV ?
N’ayez peur, ce n’est pas une IVG à l’audience, mais une intervention volontaire.
Et puis il faut que je me lève dans un dossier pour donner les parlants qui sont des écrits d’un huissier ce qui est logique : le parlant est un écrit.
Et puis l’avocate d’une compagnie d’assurances qui exprime des réserves de garantie.
Je susurre : « comme d’habitude »
C’est facile, pas forcément exact ; mais c’est le jeu.
C’est vrai que j’ai dû presque le chantonner.
Alors elle m’a regardé et dit bien fort : « vous vous levez, vous me poussez, et je dors encore ».
Claude François, jeunes gens.
Oui, mais à l’audience, c’est comme ça que se font les rumeurs.
« J’ai rien fait ai-je dit au président », et dans le doute : « ne dites rien ma femme ».
Veux pas être puni pour rien, moi !
Ce sont les chaleurs des audiences de vacations, les conséquences étranges de l’étouffante moiteur.
Les robes noires qui s’agitent, parfois en une souriante danse de l’esprit.